RDC: Raspoutine katangais

Publié le par ACOVIG association des Congolais pour la justice

Raspoutine katangais

Cette carence a rendu le chef de l'État « tributaire » de son mentor, devenu au fil du temps l'âme damnée du régime, le « dircab » officieux tirant absolument toutes les ficelles, une sorte de Raspoutine katangais faisant et défaisant les carrières, prononçant les disgrâces et ordonnançant le bal des courtisans. À force d'emprise sur un exécutif évanescent, Katumba était tout-puissant. Les observateurs hâtifs évoquaient l'existence d'un gouvernement parallèle. Ne fallait-il pas plutôt parler d'un État dans l'État fonctionnant en totale autonomie et, plus grave, tournant hors budget et donc finalement exempté de tout contrôle ?

« Kabila était devenu le prisonnier de Katumba », analyse un visiteur du soir littéralement éjecté de la présidence pendant trois ans, qui a aujourd'hui de nouveau l'oreille du chef. La raison de cette mise à l'écart aussi brutale qu'irrévocable : des rivalités dans les affaires. Présent selon toute vraisemblance dans les mines, le pétrole, l'immobilier et la gestion des entreprises publiques, Katumba - avec son acolyte, l'homme d'affaires israélien Dan Gertler - « avait tissé sa toile d'araignée », explique un ancien proche collaborateur du chef de l'État durant la transition (2001-2006), lui aussi satellisé pour cause de désaccord à propos du PPRD. « Je voulais en faire une formation présidentielle avec une assise idéologique, explique notre interlocuteur. Katumba a préféré se constituer une écurie à sa main et manigancer des alliances avec des partis satellites pour constituer une majorité disparate et sans cohérence. » Cette politique de gribouille a produit tous ses effets à l'occasion des catastrophiques élections présidentielle et législatives de novembre 2011.



Lire l'article sur Jeuneafrique.com : RDC : Joseph Kabila peut-il changer ? | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article