Epreuve de force : Tshisekedi : «Je me considère désormais comme le Président de la RD Congo»

Publié le par ACOVIG association des Congolais pour la justice

Epreuve de force : Tshisekedi : «Je me considère désormais comme le Président de la RD Congo» Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail

Image 

Dans un message diffusé vendredi 9 décembre, Etienne Tshisekedi Mulumba a rejeté «en bloc» les «résultats provisoires» de l’élection présidentielle du 28 novembre publiés quelques heures auparavant par la Commission électorale nationale indépendante. Selon la Ceni, le président sortant «Joseph Kabila» et son challenger Tshisekedi ont obtenu respectivement 48,95% et 32,33%. Des chiffres qui laissent sceptiques plus d’un observateur.

Daniel Mulunda Ngoy Nyanga a donc osé. Il a proclamé «Joseph Kabila» «vainqueur» de l’élection présidentielle organisée le 28 novembre. Conformément au calendrier électoral, il s’agit des «résultats provisoires». La Cour suprême de justice devrait procéder le 17 décembre prochain à la proclamation des «résultats définitifs». Une simple formalité. La justice congolaise ne jouit guère d’indépendance face à un président de la République omnipotent. Dix-huit nouveaux magistrats ont été nommés en pleine campagne électorale au sein de cette haute juridiction du pays. Dieu seul sait ce qui va se passer d’ici au 17 décembre.

Dans son adresse, le leader de l’Union pour la démocratique et le progrès social (UDPS) a qualifié de «provocation» l’annonce faite par le président de la Ceni avant de rejeter «en bloc» les chiffres attribués aux deux prétendants à la magistrature suprême. Pour Etienne Tshisekedi wa Mulumba, le mandat de «Joseph Kabila» a pris fin le 6 décembre 2011.

Se basant sur les procès-verbaux établis à l’issue du vote par les centres locaux de compilation, Tshisekedi dit se considérer désormais comme le «Président de la République». Il a exhorté le peuple congolais «à rester uni comme un seul homme» derrière lui «pour faire face aux événements qui vont suivre». Il a conclu son message en invitant la «communauté internationale» à «prendre des dispositions utiles pour trouver une solution rapide à cette situation». Sera-t-il entendu ? On peut en douter. Tout au long du déroulement du processus, la fameuse communauté internationale s’est montrée très indulgente face aux errements du pouvoir kabiliste et intransigeante à l’égard des forces de l’opposition.

A Bruxelles, l’annonce de la «victoire» de «Joseph Kabila» a suscité des scènes de colère dans les milieux congolais. Plusieurs d’entre eux manifestaient vendredi soir à la Porte de Namur. «Nous n’allons pas laisser notre pays vivre cinq nouvelles années de misère et de pauvreté avec Joseph Kabila», clamaient des protestataires. Sur des affiches, on pouvait lire notamment : «La Belgique complice de la mort du peuple congolais» ; «Kabila est égal à Louis Michel, assassins» ; « Union européenne, vous aurez le sang congolais dans les mains». L’avenir du Congo-Kinshasa s’écrit sous le signe de l’incertitude. Et mantenant? Au moment de boucler ces lignes, on apprenait que Vital Kamerhe, président de l’Union pour la nation congolaise et un des candidats à l’élection présidentielle a, à son tour, rejeté les chiffres publiés par le président de la Ceni.

B.A.W

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article